– Corse et haïku –
Je suis tombé par hasard sur la poésie de Ghjacumu Biancarelli, un communiste de l’ancien temps, instituteur, homme de lettres et de combats, militant de l’humanisme. Traduit par Francescu Micheli Durazzo (comme on se retrouve), j’ai découvert ici l’esprit du haïku, adapté aux joies et aux peines d’un Corse du XXe siècle, qui avait vu tomber tant d’idéaux.
Revêtu de gelée
Revêtu de gelée
Couvert de vent
Un enfant abandonné.
En plein jour
En plein jour
Elle a la tête rouge
La luciole.
Secrètement la nuit
Secrètement la nuit
Les vers dans les châtaignes
Sous la lune.
Le vent d’hiver
Le vent d’hiver
S’est caché
Dans les roseaux.
Un crabe minuscule
Un crabe minuscule
Qui grimpe sur mes jambes
L’eau de la source.
Être vert
Être vert
Suffit
Au poivron.
Presque l’hiver
Presque l’hiver
Au milieu de l’averse
La forme de la lune.
Lorsque la vie vous bouscule, reste la petite chaleur de la poésie.
Nous ne sommes qu’étincelles du réel.
Okuba