Podio et la poésie nomade,un week-end de notes intenses et de riches saveurs.
Il est des fins de semaine où la poésie s’en va, de lieu en lieu, de notes en musique, vers des vignes et des chais, en passant aussi par la folie Nerval. Podio se trouvait ce vendredi au “Moulin à Lire” , à Grasse, rue des Moulinets. Avec Michel Yves-Bonnet et Yves Ughes, la saxopoésie a joué de toutes ses ressources, de tous ses échos, en ce lieu chaleureux ou souffle l’esprit des livres. Qu’il est bon de retrouver ainsi la ville de Grasse en ses espaces de créations et de textes offerts. De retrouver aussi ce public qui apprécie avec goût la musique et la poésie. Et, plus personnellement, de retrouver des amis de longue date. Quand l’attachement s’inscrit dans la continuité.
Le samedi, les lecteurs de Podio, se sont mis au service des textes de Gérard de Nerval, à la BMVR Louis Nucéra : où nous mènent donc les figures féminines de cet auteur ? Que disent-elles en son oeuvre poétique ? Les textes ont su saisir l’assistance et le débat n’a pas manqué. Et le dimanche, le Château Sainte Roseline nous a ouvert ses portes, et nous a accueillis en un lieu d’une somptueuse et subtile élégance, comme le sont les vins de ce lieu. Notre lecture a donné à entendre des textes sur le ‘sirop vignolat” et la vigne. La salle faite de boiseries, merveilleuses à la vue et pour l’acoustique, a accueilli un public nombreux, pour trois lectures successives. Les auditeurs sont souvent venus de loin, et nombre de plasticiens ont répondu à l’invitation de la Fondation David Tafani qui exposait oeuvres et revues. Soulignons avec grand plaisir la présence de Mme Evelyne Temam, “adjointe au rayonnement culturel et aux relations internationales” de la Ville de Vence.
Certes, il y a le Printemps des Poètes, mais l’automne aussi sait être la saison des ravissements. Chateaubriant déjà l’affirmait. Avec lui attendons de nouveaux “orages désirés”.
Yves Ughes
